Judith et Salomé, une gémellité paradoxale

 

J U D I T H   O U   S A L O M E

Le dessin ci-dessous, réalisé à ma demande par Kostas Mavrakis pour la couverture de ma thèse de doctorat soutenue en juin 1991 à Paris I, joue sur l’indécidabilité résultant du transfert des motifs liés aux deux sujets depuis le Quattrocento. En partant des innombrables confusions répertoriées et analysées dans la thèse, nous nous sommes amusés à concevoir cette image hybride. Nue et portant une épée, accompagnée de sa servante munie d’un sac pour transporter la tête coupée d’Holopherne : c’est Judith. Recevant celle de Saint-Jean Baptiste sur un plat dans le cadre d’une prison : c’est Salomé.

On pourra cependant noter que si les échanges de motifs sont constants, ils sont cependant hiérarchisés. Ainsi, s’agissant du dessin de Kostas, l’interprète devrait y reconnaître une Salomé et non une Judith. Car le motif de la prison (que l’on reconnaît sur le dessin) est le seul qui soit incompatible avec l’histoire de la justicière de Béthulie.

Judith ou Salomé?
Dessin de Kostas Mavrakis pour la couverture de la thèse (« Judith et Salomé, une géméllité paradoxale », 1991)

About Annie Mavrakis

Agrégée de lettres et docteur en esthétique, Annie Mavrakis a publié de nombreux articles ainsi que deux livres : L'atelier Michon (PUV, février 2019) et La Figure du monde. Pour une histoire commune de la littérature et de la peinture (2008).

View all posts by Annie Mavrakis →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *