Parfois achevés à son insu, les livres de Pierre Michon peuvent rester longtemps en sursis, tels des tableaux dont l’heure n’est pas venue quand d’autres, plus récents, sortent de l’atelier. Mais semblent « contemporains » les uns des autres, pans détachés, selon une maturation inégale, du monument invisible, déjà là et à venir, de l’Œuvre : remise en chantier permanente, dans le doute et la joie, de questions toujours en suspens jusqu’au moment où, selon le mot de l’écrivain, ça marche. Le labyrinthe où, depuis l’inaugural Vies minuscules (1984), Michon chemine « à l’aveugle » semble ainsi se développer hors du temps, comme sous l’effet d’un secret principe organisateur.
S’appuyant sur la longue crise des Onze (2009) dont le dénouement tardif éclaire d’un jour nouveau un parcours singulier, cet essai analyse la « profonde nécessité non dite » qui opère à tous les niveaux de l’œuvre de Pierre Michon, du simple motif récurrent à l’architecture d’ensemble.
Sommaire
L’instinct du constructeur. Avant-propos
Vaincre le démon de l’absence
Le triptyque de saint Vincent
Le tam-tam d’Arthur Rimbaud
Autour des Onze
Corentin le fils
Devant le tableau
L’autre peintre de la Terreur
Au feu les reliques !
« Il faut en finir ». Conclusion
Bibliographie
Référence
L’atelier Michon. Presses universitaires de Vincennes, février 2019, 196 p. 9782379240003